Le Réseau Douleur Paris a la particularité de proposer une prise en charge pluridisciplinaire grâce à de nombreux praticiens de différentes spécialités, mais tous complémentaires !
Voici un bel exemple d’un suivi par 5 praticiens-membres : un neurochirurgien, une gynécologue, un radiologue et un kinésithérapeute.
Comment cela a commencé ?
Madame G est une patiente de 59 ans en 2022 qui, en 2009, se fait poser une bandelette sous urétrale de type trans-obturatrice pour son incontinence urinaire et qui a eu une hystérectomie totale en 2012. Elle n’a pas de problème de santé, aucune allergie, et ne fume pas.
C’est en 2022 qu’elle consulte la neurochirurgienne Dr Gaëlle MOUTON PARADOT pour des douleurs au niveau pudendal. Elle lui présente une IRM pelvienne faite en 2020 qui ne montre aucune varice, aucune lésion vaginale pouvant expliquer cette douleur.
Après discussion, la neurochirurgienne découvre que cette douleur était déjà apparue en 2018, et s’est aggravée en 2021.
Les symptômes de Madame G
Madame G décrit sa douleur comme étant à l’intérieur du vagin à gauche avec une irradiation dans la grande lèvre gauche. La douleur est amplifiée quand elle est en position assise et pendant les rapports sexuels. Elle note son intensité à 7/10.
Par contre, la douleur ne la réveille pas la nuit et n’est pas associée à des troubles urinaires ou ano-rectaux.
L’examen clinique ne décèle pas de déficit sensitivo-moteur, pas d'hypoesthésie périnéale, des réflexes ostéo-tendineux achilléens symétriques, pas de signe de Lasègue, pas d'argument pour une sacroilléite, ni un syndrome pyramidal, ni de l’obturateur interne ni une tendinopathie du moyen fessier.
Une concertation pluridisciplinaire et second avis médical
Madame G explique à la neurochirurgienne qu’elle a vu pendant cette année son chirurgien urologue, un gynécologue, des kinésithérapeutes : aucune cause n’était trouvée à cette douleur.
Pour pallier la douleur, les algologues lui ont proposé des « blocs tests » anesthésiques pudendaux gauches pour endormir le nerf pudendal.
A l’issue de la consultation, la neurochirurgienne souhaite vérifier l’absence de cause ostéo-articulaire en prescrivant une IRM dorso-lombaire, demande un second avis gynécologique, ainsi qu’avec l’un des algologues du réseau et initie un traitement par Laroxyl pour diminuer la douleur neuropathique.
Un nouvel examen gynécologie concluant
L’IRM dorso-lombaire s’avère normale. Par contre, l’examen gynécologique fait par le Dr Nathalie DOUAY HAUSER révèle plusieurs anomalies : Madame G souffre de sécheresse vaginale (ou atrophie des muqueuses vulvaire et vaginale) liée à la ménopause depuis 2018, qui a enlevé toute souplesse à la paroi vaginale. Le traitement proposé pour réduire seulement les sécheresses n’a pas diminué les douleurs et a augmenté l’inconfort vulvaire.
L’examen gynécologique montre une douleur de la vulve à gauche (vestibulodynie) avec un aspect inflammatoire de l’orifice de la glande de Bartholin gauche, la douleur se prolongeant à l’intérieur du vagin, derrière l’hymen. La principale douleur est clairement reproduite à la palpation de la branche ischio-pubienne gauche en regard du passage de la bandelette trans-obturatrice. Le muscle vaginal sous-jacent est contracté.
Des résultats clarifiés avec le centre de radiologie
On propose alors une IRM périnéale, dont les résultats paraissent normaux. En parallèle, Madame G fait une échographie périnéale montre qu’une portion de bandelette posée en 2009 vient au contact d’une branche du nerf pudendal, ce qui peut expliquer les douleurs décrites.
Une confirmation d’une dermatologue spécialisée
Notre dermatologue spécialisée dans les pathologies vulvaires, Dr Micheline MOYAL BARRACO confirme les examens gynécologiques et radiologiques. Il est alors prescrit à Madame G des traitements de sécheresses vaginales plus doux et plus adaptés à son cas.
Une opération chirurgicale
L’équipe pluridisciplinaire propose alors une opération sous anesthésie générale pour faire retirer la portion de 4 cm de bandelette étant au contact du nerf pudendal.
Suite à l’opération, Madame G n’a plus aucune douleur pendant 1 mois. La douleur revient, de temps en temps, avec une intensité maximum de 4/10. Cette douleur s’explique par l’apparition d’une inflammation durant le processus de cicatrisation des tissus après le retrait de la prothèse, dont les adhérences peuvent toucher les branches du nerf pudendal.
Une rééducation avec un kinésithérapeute spécialisé
Il est ensuite prescrit à Madame G des séances de kinésithérapie spécialisée par Martine LOOBUICK. Au bout de 6 mois, elle reprend le yoga avec des étirements et réduit de moitié le Laroxyl.
Il lui arrive encore d’avoir des « fourmillements » modérés, mais sans gêne.
Conclusion
Grâce à une prise en charge multidisciplinaire, l’équipe médicale a pu diagnostiquer et traiter une douleur liée à une prothèse pour incontinence urinaire, qui est apparue longtemps après la pose dans un contexte de sécheresse vaginale intense.
Les différentes conclusions de l’équipe médicale et le traitement prescrit auront permis de diminuer la douleur de plus de la moitié !
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